Les résultats

Thèses de doctorat en cours

 

Gaïd Prigent

 

Développement morphosyntaxique complexe : comprendre et évaluer les acquisitions syntaxiques tardives, chez l’enfant tout-venant et chez l’enfant présentant des troubles sévères d’acquisition du langage.

 

De récentes théories, telles que la théorie usage et construction (TUC), s’opposent aux modèles générativistes postulant une grammaire innée chez l’enfant (Chomsky, 1957). La TUC suggère que le langage est basé sur des compétences cognitives non spécifiques du langage (Bybee, 1995; Croft, 2001; Langacker, 1987). La grammaire interne de l’apprenant serait construite à partir des usages spécifiques auxquels celui-ci est exposé au cours du processus d’acquisition.
La TUC s’est majoritairement intéressée à l’émergence de la morphosyntaxe de l’enfant tout venant (Tomasello, 2003, 2006), mais certains travaux (Diessel, 2004) ont spécifiquement traité le problème de la syntaxe complexe dans ce paradigme théorique. La pathologie du langage peut être utilisée comme une porte d’entrée intéressante sur la compréhension du fonctionnement normal. A ce titre, l’étude des enfants dysphasiques est très riche d’enseignement. Un modèle théorique doit ainsi pouvoir expliquer l’acquisition normale mais aussi ses dysfonctionnements. La théorie TUC commence à être mise à l’épreuve chez des enfants dysphasiques en étudiant leurs premières acquisitions morphosyntaxiques (Leroy et al., 2009). Par contre, l’acquisition de la syntaxe complexe chez l’enfant dysphasique est un domaine délaissé dans la littérature existante.
Ce projet concerne le développement du langage oral, plus particulièrement la morphosyntaxe. Il s’intéresse ainsi à l’acquisition de la syntaxe complexe et à son évaluation, ainsi qu’au fonctionnement de divers dispositifs grammaticaux chez des enfants présentant un trouble spécifique du langage oral.

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Lise Desmottes

 

Etude des processus de consolidation et de généralisation en mémoire procédurale chez les enfants dysphasiques

 

Les troubles spécifiques des apprentissages chez l’enfant sont rarement isolés et l’association entre les troubles moteurs et les troubles du langage oral et/ou écrit semble être plutôt la règle que l’exception. Par exemple, les enfants dysphasiques ne présentent pas uniquement des troubles du langage oral : de nombreuses études ont en effet révélé l’existence de difficultés non linguistiques associées, telles que des troubles attentionnels, des troubles au niveau des fonctions exécutives ou encore des troubles moteurs. Parmi les hypothèses explicatives de la dysphasie, Ullman et Pierpont (2005) suggèrent que l’apparition des troubles langagiers et non langagiers des enfants dysphasiques peut être liée à des difficultés d’apprentissage procédural touchant principalement les traitements séquentiels (au niveau du langage : ordre des sons dans les mots et des mots dans les phrases). Plusieurs études montrent en effet que les enfants dysphasiques rencontrent des difficultés non seulement pour apprendre des séquences visuo-motrices et langagières mais aussi pour maintenir en mémoire et généraliser ces apprentissages.

Ce projet de recherche consiste d’une part, à évaluer de façon approfondie les processus de consolidation et de généralisation en mémoire procédurale à la fois au niveau moteur et langagier, et d’autre part, à identifier les conditions d’apprentissage qui optimisent les capacités de rétention et de généralisation chez les enfants dysphasiques.

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Projets de recherche menés par l’unité

 

ONE

 

«La guidance parentale : un outil pour soutenir le développement langagier des enfants entre 18 et 30 mois».

 

Les données issues de la Banque de Données Médico-Sociale de l’ONE (BDMS, 2009) ont  permis de constater que près de la moitié des enfants fréquentant les structures ONE présentait un retard relatif de langage à 30 mois. Or, le niveau de langage de l’enfant est fortement influencé par la quantité et la qualité du langage qui lui est adressé, et ce langage adressé à l’enfant est lui-même corrélé au niveau socioéconomique des parents (Hoff, 2003).

Une étude a été réalisée par des équipes de l’Université de Liège et de l’Université Catholique de Louvain en collaboration avec l’ONE, dont l’objectif était d’évaluer les bénéfices de la guidance parentale collective en consultation ONE sur l’acquisition du langage chez l’enfant. Lors des séances de guidance parentale, un professionnel accompagne les parents dans la mise en place d’une interaction langagière de qualité centrée sur les besoins et les initiatives de l’enfant (Roberts et Kaiser, 2011).

Les enfants inclus dans cette étude étaient des enfants âgés de 18 à 30 mois fréquentant les consultations ONE.  Dix duos parent(s)-enfant ont été sélectionnés. La moitié d’entre eux a bénéficié de 15 séances collectives d’une heure par semaine de type guidance parentale axées sur le langage tandis que l’autre moitié bénéficiait de séances collectives axées sur la psychomotricité.  Les enfants ont été évalués par différentes techniques (questionnaires parentaux Rossetti et IFDC, échelles cognitives et motrices de la Bayley III) à l’enrôlement (T1), après les 15 séances d’intervention (T2) et 6 mois après la fin de l’intervention (T3). Les interactions parent(s)-enfant autour de jeux libres ont été filmées aux mêmes temps clés.

Les résultats de cette étude montrent que la guidance parentale a un effet significatif et durable tant sur le comportement parental que sur le développement du langage chez l’enfant (en compréhension et en production) en comparaison avec le groupe d’intervention de type psychomotricité.

En conclusion, la guidance parentale est un moyen efficace de prévention des retards de langage. Une étude ultérieure opérationnelle devra démontrer les bénéfices de l’implémentation et de la généralisation de ces mesures en consultation ONE.

Notons également que l’équipe a mis en place un outil de dépistage à partir des prédicteurs connus de la littérature et des items couramment utilisés dans les échelles de dépistage précoces au niveau international. Une liste restreinte d’items pertinents pour le dépistage précoce des troubles à 12, 18 et 24 mois a été établie.

Les résultats mettent en évidence que quelques simples questions, portant la plupart du temps sur le vocabulaire de l’enfant, suffisent à rencontrer l’objectif, à savoir identifier précocement les enfants les plus à risque de trouble langagier. Cette constatation corrobore les résultats de précédentes études sur l’évaluation précoce du développement langagier de l’enfant dans d’autres langues (notamment, Ellis & Thal, 2008).

 

EPILANG

 

 

Dans le cadre du second suivi longitudinal des enfants nés prématurément en France (Cohorte EPIPAGE 2, enfants nés en 2011), une recherche sur l’efficacité de la guidance parentale a été lancée par le Dr Marie-Laure Charmarkez. Il s’agit là du projet EPILANG.

L’étude portait sur des enfants âgés de 30 mois, qui présentaient un score langagier (IFDC) inférieur au P16 à 24 mois puis à 30 mois. Les sujets ont été répartis en 2 groupes : groupe expérimental (guidance parentale) et groupe contrôle (fascicule de conseils généraux, attente).

Programme de guidance parentale : 15 séances individuelles logopède-parent/enfant d’une heure (séances hebdomadaires); exploitation plus poussée de la rétroaction par vidéo lors des séances ; post-test à 36 mois (juste après la fin du programme).

Planning : formation des orthophonistes au programme de guidance parentale en janvier 2014 ; début du programme de guidance parentale pour les enfants du groupe expérimental en février 2014.

Les membres du service ont élaboré le programme de guidance parentale et ont mis en place la formation des logopèdes.

 

 

Publications par ordre chronologique et par thèmes.

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